Route du Rhum : Arthur Le Vaillant et Mieux réussissent leur pari

Le skipper a décroché la sixième place au classement de la Route du Rhum Destination Guadeloupe 2022, à la barre de son trimaran géant, doyen de la flotte des Ultim 32-23, armé par Ultim Sailing et soutenu par le collectif Mieux.

À la barre du trimaran géant Mieux, Arthur Le Vaillant a franchi samedi à 10H41 la ligne d’arrivée de la Route du Rhum Destination Guadeloupe. Leur arrivée à Pointe-à-Pitre a été saluée par de nombreux bateaux suiveurs et Arthur Le Vaillant a été accueilli sur le ponton par ses camarades Thomas Coville et Yves Le Blévec, tous deux anciens skippers de son bateau, qui l’avaient précédé́ sur la ligne d’arrivée.

Le skipper rochelais et son trimaran terminent à la sixième place au classement général de la course, 10 jours, 1 heure et 26 minutes après le départ donné à Saint- Malo. Une performance remarquable pour ce marin de 34 ans – le plus jeune de la classe Ultim 32-23 – et ce bateau qui a 9 ans sous cette forme, un peu plus de 20 pour certaines pièces du bateau provenant de Geronimo – ce qui en fait l’un des deux plus âgés de cette même classe.

Mieux a traversé l’Atlantique sans encombre, hormis quelques soucis d’hydrogénérateur qui ont contraint son skipper à plusieurs heures de bricolage en début de course. L’un de deux doyens de la flotte – ancien Geronimo, Sodebo et Actual, un plan VPLP totalement rénové en 2013 sous l’impulsion de Thomas Coville -, a montré une nouvelle fois sa solidité. La preuve que le pari de son propriétaire Ultim Sailing d’aligner ce vénérable trimaran au départ de la plus célèbre course transatlantique, face à des concurrents beaucoup plus modernes et donc plus rapides, n’était pas vain.

En terminant à cette 6ème position, Mieux a rempli son contrat et répondu aux attentes du collectif qui lui a donné son nom, une vingtaine d’entrepreneurs ayant décidé de partager et diffuser de bonnes pratiques en matière de RSE. Les voiles de Mieux arboraient les logos de l’association Action Enfance et de la fondation Partage & Vie, toutes les deux soutenues par le collectif.

Quant à Arthur Le Vaillant, qui est l’un des co-fondateurs de Mieux, il a réalisé une performance sans faute, malgré les conditions météo difficiles qui ont frappé l’ensemble e la flotte en début de course. Quatre ans après sa quatrième place dans la catégorie des Class 40, il boucle une deuxième Route du Rhum au niveau où on l’attendait et à la barre d’un bateau dont il a su tirer le maximum tout en le ménageant.

« Arriver est mon premier grand plaisir aujourd’hui, après une traversée sur ce bateau magnifique. J’aime l’océan, même s’il n’a pas toujours été clément, et c’est une chance inouïe de pouvoir le traverser ainsi. À présent, je vais me reposer, avant de savourer encore plus la belle aventure que j’ai vécue avec Mieux. » – Arthur Le Vaillant

« Outre certaines aspirations toutes personnelles, nous voulions montrer qu’armer un Ultim fiable et performant ne se traduisait pas forcément en millions d’euros. Notre trimaran est, certes, moins performant que ses plus récents concurrents, mais traverse l’Atlantique en un peu plus de 10 jours avec de très jolies histoires à la clé et un budget maîtrisé. Nous voulions aussi confier la barre à un jeune skippeur et Arthur a été parfait, tant d’un point de vue marin que narratif. Le bateau est en parfait état, prêt à repartir. Ce Rhum a été à la hauteur de nos objectifs. » – Emmanuel Bachellerie et Mathieu Sarrot, Dirigeants d’Ultim Sailing

Métiers

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Ultim Sailing a acquis, au printemps 2021, l’un des 7 Ultims que compte la planète. D’une longueur de 31 mètres de long, de 21 mètres de large et d’un mât de 35 mètres de haut, le trimaran est proposé à la location annuelle pour pouvoir participer aux grands événements nautiques tout en permettant à ses parties prenantes (collaborateurs, clients, partenaires, prospects) de vivre des expériences uniques.

Dans le prolongement de cette acquisition, Ultim Sailing propose aux marins, en recherche de sponsors et de partenaires, d’examiner toute problématique relative au montage d’un projet ; de la ClasseMini aux Ultim.

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Les deux dirigeants d’Ultim Sailing ont, à eux deux, 33 années d’expérience dans le domaine de la course au large. Passionnés par ce sport et ses théâtres naturels, ils ont à cœur de passer de l’idée au projet.

Parce que les collectivités, les partenaires privés, les équipes et leurs sponsors ont, tous, des problématiques différentes et complexes à enchevêtrer…

Parce que les media ont une appétence pour le « live »…

Parce que le grand public rêve d’aventures…

Parce que nous aimons ces machines et les marins qui vont dessus.

Pour toutes ces raisons, il nous est apparu utile de proposer de partager nos réflexions et de les mettre en œuvre ; quand tel territoire veut faire savoir la protection de son littoral, son engagement dans le maritime, l’accompagnement de ses filières industrielles ou quand telle marque veut raconter des histoires alternatives qui emmènent la totalité de ses publics.

Qu’il s’agisse de « Brest Atlantiques » en 2019, le « Trophée BPGO » ou « Finistère Atlantique » cette année… chaque projet a eu ou aura sa singularité. C’est une promesse que nous nous faisons et partageons à nos interlocuteurs.

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La course au large n’est pas un sport comme les autres.

Il est à ciel ouvert, à contrario d’une enceinte fermée. Il ne bénéficie pas de droits TV. Il est fait de ce bois singulier qu’ont celles et ceux qui partent en mer ; taiseux, durs au mal et amis de l’inconnu, de l’incertitude.

Que vous soyez collectivité ou marque commerciale, nous vous accompagnerons dans les questionnements et réponses à apporter aux interrogations qui seront les vôtres au moment de vous engager. Parce qu’une fois qu’on a goûté au sel de la course au large, difficile de s’en éloigner.

portrait Emmanuel Bachellerie

Emmanuel
Bachellerie

Que diriez-vous d’un homme qui place haut Victor Hugo, Raymond Aron et… Loïck Peyron ? Et qui, facteur aggravant, lit un roman ou un essai politique par semaine et, par-dessus le marché, poste trois commentaires argumentés sur les réseaux sociaux en lien avec l’actualité ? Allez, soyez franc(s) : feriez-vous confiance à un social-démocrate, européen, libéral et pire, sorti des écoles parisiennes ? Et qui, de fait, n’est ni Léonard, ni Trégorois, ni encore moins Bigouden. N’était-il tout simplement pas étrange de voir un Versaillais, alors âgé de 42 ans, prendre en 2014, la barre d’une classe naissante de trimarans géants, celle de la Classe Ultime, et la soutenir pendant sept ans, souvent face à des vents contraires ? Emmanuel Bachellerie, s’il est un homme de communication – selon la formule fourre-tout – parle moins qu’il n’écoute. Ce qu’on cherche dans une organisation, qu’elle soit sportive, humanitaire, politique, internationale, ce n’est pas une technicité – elle sera nécessairement au rendez-vous – ni des phrases toute faites ; non, ce qu’on cherche, c’est un homme qui sache parler aux hommes et aux femmes qui vont, soit modifier l’Histoire, ou alors plus modestement comme ici fabriquer des histoires. Mathieu Sarrot et Emmanuel Bachellerie ne sont précisément pas des hommes de mer, mais connaissent intimement celles et ceux qui vont sur l’eau. Ils ne navigueront pas. Ce n’est pas leur travail. En revanche, ils écrivent une nouvelle page pour que ceux qui savent naviguer à armes égales puissent le faire. Et nous, éventuellement voyager.

Jean-Louis Le Touzet, 22 avril 2022

photo portrait de Michel Sarrot

Mathieu
Sarrot

Organisateur de courses au large, Mathieu Sarrot compose des histoires de mer et de marins depuis le quai. Les portées qu’il dessine en clé de sol ont vocation à voir s’ébattre les notes des marins, à accueillir leurs cadences. En 25 ans de métier, le Parisien nourri au bon vent de Saint-Malo a déjà veillé sur la bonne tenue de plus de 45 courses au large. La vocation n’est pourtant pas aisée lorsque, aux départs et leur cortège d’angoisses, on préfère le verre partagé avec le dernier. En quatre Routes du Rhum, huit Solitaires du Figaro, autant de Transats AG2R La Mondiale et de Transat jacques Vabre, cinq Trophées BPE, trois Courses de l’Europe et une myriade de galops de figaristes, le compositeur a connu bien des bonheurs.

Pour se mettre en phase avec l’exercice de la navigation, Mathieu Sarrot a donné à sa trajectoire la géométrie d’un passage de front : du droit d’abord, puis un bord de recalage par une école de communication, pour parfaire sa définition de l’allure à donner à une course. Ses rencontres avec Pierre Bojic, Éric Tabarly, Gérard Petipas ou Jean Maurel ont nourri son désir perpétuel de laisser cours aux histoires vraies, à l’authentique. Le lien profond qu’il a développé depuis 1994 avec la communauté des gens qui naviguent le rend légitime dans sa volonté de dessiner ses courses avec les marins. Avec Ultim Sailing, la structure qu’il anime avec Emmanuel Bachellerie, Mathieu Sarrot met à l’épreuve sa conviction que les courses au large peuvent s’inscrire en conformité avec l’époque, en développant un modèle plus frugal, plus agile et, il l’espère, plus vertueux.

Frédéric Pelatan, 22 avril 2022