Un petit tour en Bretagne Nord et les revoilà ! Ce mardi à 6h12 aux premières lueurs du jour, le Figaro Beneteau 3 Queguiner-la Vie en Rose pointe son étrave dans les eaux parsemées d’îlots et de cailloux des Glénan. Le double mixte d’Elodie Bonafous et de Corentin Horeau mène la flotte à l’entame de la deuxième moitié, le tronçon sud, du grand parcours côtier au programme. Ce premier bateau affiche un crédit de 2 minutes et 47 secondes d’avance sur le deuxième, Edenred, le premier à envoyer son spi au passage de l’archipel. Basile Bourgnon et Tom Laperche sont aussitôt imités par leurs poursuivants immédiats qui leur emboîtent le pas à un rythme soutenu. Moins de dix minutes séparent le premier du cinquième à ce pointage intermédiaire. Cap sur Groix, la prochaine île au programme à laisser à tribord.
Sur le plan d’eau, tandis que le président du comité de course, Jean Coadou, confirme à la VHF que la flotte est invitée à boucler la totalité du parcours saluant 13 îles du Ponant, Christophe Gaumont est aux premières loges pour mesurer l’intensité de cette grande régate côtière. « Ils ont déjà parcouru 400 milles et rien n’est fait pour la victoire finale. Pour la deuxième partie du parcours, le maître du jeu n’est plus le courant, mais le vent et ses oscillations. Les écarts sont infimes. Une manoeuvre approximative peut coûter une place. Tous les concurrents sont aux aguets. Au passage des Glénan, on voit qu’une petite bascule génère des envois de spi quasi simultanés sur les bateaux. A ce stade de la course, les concurrents, qui ne disposent pas de mise à jour de leurs fichiers météo depuis le départ, n’ont plus que le bulletin côtier de Météo France diffusé par les sémaphores, le baromètre et leurs yeux pour adapter leur stratégie », commente celui qui orchestre cette grande partition nautique.
Les mots des marins à la VHF
Elodie Bonafous (Quéguiner-La Vie en Rose) : « Il fait un peu frais. On est contents d’être de retour de l’excursion en nord en tête. On n’a pas été trop mauvais. Et même s’il y a eu beaucoup de coups à jouer, on est plutôt en forme. À fond et d’attaque pour la suite du parcours. Il a fait très beau en Bretagne Nord, avec 10-12 nœuds de vent même s’il y a eu des petits coups de mou. C’était un peu champagne sailing ! On ne lâche pas des yeux nos rétroviseurs. Devant, on commence à progresser avec plus d’incertitudes. On va essayer de faire simple. Corentin travaille bien. En termes de stratégie, on a eu des grands classiques, comme à Ouessant en montant. Il y a eu des petits trucs à revoir pour ne pas se faire avoir sur la prochaine Solitaire, ou par Yann (Eliès). On a vu qu’il était incollable dans ces coins-là ! »
Basile Bourgnon (Edenred) : « Il ne faut pas mollir ! Comme on pouvait s’y attendre, on est à côté de bons copains de Port-la-Forêt. On se connaît tous et on sait que personne ne lâchera rien. Le parcours est bien sympa, on a eu des conditions tip top jusque-là. Il nous reste la moitié du parcours. Avec Tom Laperche à bord, ça fait qu’on est toujours rapides. On travaille les petits détails et les réglages qui me serviront pour la Solitaire. Et on est plutôt contents d’être en deuxième position au passage des Glénan. »
Martin Le Pape (Demain) : « On est content de vous voir, ça fait plaisir. On est contents de notre course jusque-là, mais il peut encore se passer plein de choses, on reste focus ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que les premières 48 heures de course ont été intenses et serrées avec beaucoup de changements de leader. On a eu un peu de mal à revenir, mais cette nuit on a trouvé des bons réglages et on a franchi le cap. On a eu des conditions de navigation vraiment fantastiques et on va encore profiter ! Nos fichiers datent du départ et il va donc falloir regarder le ciel et voir comment on se situe par rapport aux événements prévus. La situation est complexe, il va falloir être opportuniste pour rester dans le bon paquet. Je suis en charge de la vitesse du bateau et Thierry renifle le ciel. On se régale tous les deux ! »
