Charles Caudrelier (skipper du Maxi Edmond de Rothschild) : « C’est un belle victoire au terme d’un combat épique »

26 minutes et 02 secondes, c’est le temps qui sépare le Maxi Edmond de Rothschild, grand vainqueur de Finistère Atlantique – Challenge ACTION ENFANCE de Banque Populaire XI, magnifique deuxième d’une course au suspense préservé jusque dans ses dernières longueurs en approche des côtes bretonnes. S’il n’est pas infime, cet écart vient consacrer le team Gitana qui a une nouvelle fois fait preuve d’une totale maîtrise dans l’art de régater à bord d’un bateau volant pour ne pas laisser s’échapper une victoire collective qui s’est pourtant très chèrement disputée. Il donne aussi la mesure de cette course ultime imaginée et taillée pour pousser loin les curseurs de la performance. Au final, Charles Caudrelier et ses cinq équipiers s’imposent encore. Mais ils signent cette fois un succès qui porte l’éclat du duel qu’ils ont livré face à Armel Le Cléac’h et les siens tout au long du parcours en boucle via Lanzarote et Les Açores. 38 secondes d’écart au passage des Canaries, des pointes à 45 nœuds dans un bord de reaching qui restera dans des mémoires, des bords de près à 30 nœuds en mode course poursuite… Derrière ces chiffres se cache la performance de 12 marins au meilleur niveau de compétition qui repoussent les limites de la course océanique. Morceaux choisis de leurs réactions sous le ciel concarnois…

Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild :
Premières impressions…
« C’est une belle victoire, on a eu un combat épique avec Armel et le team Banque Populaire, c’était vraiment sympa, il nous a bien bousculé. On ne s’est pas beaucoup quitté pendant la course. On est bien parti, on avait une petite marge et il est vite revenu. Après c’était la guerre pendant une semaine, mais c’était passionnant. On a vraiment poussé le bateau assez fort. On a atteint des vitesses importantes, pas tellement en pointe, mais plus sur des angles nouveaux, notamment la montée au près, bord à bord avec l’Ultim Banque Populaire qui va vite avec un équipage qui s’en sert très bien. Il nous a poussé à trouver de nouveaux réglages. On est dans une position favorable, mais Armel est assez agressif, il ne lâche rien. Ils ont tenté un dernier coup en se décalant en acceptant de prendre du retard, mais en espérant un meilleur vent. Il n’a pas été très loin de réussir. L’arrivée a été indécise aussi parce qu’il devait y avoir moins de vent. Heureusement, on connaît très bien la zone, on savait l’aborder et on ne s’est pas trompé en ne lui laissant pas d’opportunités. » 

Les secrets de la victoire
« La victoire s’est beaucoup jouée sur la vitesse et la capacité à faire marcher le bateau dans des conditions variables, de la mer et sous toutes les allures. On fait des bons coups, et des erreurs, mais  Erwan (Israël) et Franck (Cammas) ont bien bossé sur la nav’. C’est un beau travail d’équipe. Le bateau a encore bien progressé, il était en parfaites conditions. Et heureusement, puisque les bateaux neufs arrivent à maturité. Conçus quatre ans après le notre, ils ont un potentiel énorme. On s’attendait à ça, mais Banque Populaire a été très impressionnant, puisque finalement ce n’est pas un bateau qu’ils connaissent encore très bien. Ils sont déjà très rapides, cela promet de belles bagarres à venir. »

La course
« Le parcours était parfait et on a profité d’une météo idéale puisqu’on a eu toutes les allures. J’espère qu’il y aura d’autres éditions de cette course. On s’est régalés. Une semaine, c’est le format qu’on adore avec des contournements d’îles et des passages à travers des endroits dans lesquels on aime bien naviguer. C’est pour moi, presque le plus beau terrain de jeu au monde.  On rencontre plein de systèmes différents, où il se passe toujours plein de choses. » 

Les performances
« On a vécu des beaux moments de mer quand on arrivait à trouver les bons réglages pour aller plus vite que Banque Populaire. Là, c’est toujours assez magique. Notamment la remontée face au vent, à 27-30 nœuds. Il y a cinq ans, personne n’aurait imaginé qu’on puisse aller aussi vite au large. J’ai eu la chance de connaître les premiers grands multicoques, et on trouvait déjà fabuleux d’aller à 21 nœuds au près. Et là, si on n’atteint pas les 28 nœuds, on est frustré. Nos repères ont complètement changé. Dès qu’on ouvrait les écoutes, on faisait des bords à 40 nœuds, et ça non plus, on ne pouvait pas l’envisager il y a quelques années. »

Franck Cammas, équipier à bord du Maxi  : 

« C’est l’une des plus grandes courses en équipage qu’on a eu l’occasion de disputer. Et passer une semaine à tirer ensemble sur le bateau avec un concurrent souvent à vue, c’était presque une première. Cela nous a permis de découvrir d’autres choses sur le bateau, parce qu’on a été obligé de plus le pousser que d’habitude. On a régaté comme si on était en Figaro, à jouer des petits coups tactiques, à multiplier les virements. Faire une régate aussi serrée à ces vitesses, c’est vraiment bien ! Le passage à Lanzarote, bord à bord à 45 nœuds en pleine nuit, avec l’ombre d’un rocher à notre vent, c’était chaud ! Il fallait être sur le pont. Les vitesses, c’est toujours assez stressant au début, mais on s’y habitue, même si à la fin, on devient de plus en plus sourd ! À l’arrivée, on se  sentait vraiment bien à bord du bateau, à l’aise pour faire ce qu’on avait envie, sans stress. C’est l’avantage de ces courses qui nous permettent de voler des jours et des jours sous toutes les allures. »

L’équipage :
Charles Caudrelier, skipper
Morgan Lagravière
David Boileau
Franck Cammas
Erwan Israël
Yann Riou

Lire les réactions d’Armel Le Cléac’h, skipper de Banque Populaire XI, 2e

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