Météo : deux salles, deux ambiances !

Ce samedi matin, à une poignée d’heures du départ de LA Pornichet Select, c’est l’ultime briefing météo. Derrière les sourires et la bonne humeur, la concentration des marins est palpable. Car ces 300 milles en solitaires s’annoncent diablement tactiques et énergivores : du vent mou et des manœuvres à foison jusqu’à Groix, puis une descente pleine balle par un vent de nord-est forcissant… à plus de 30 nœuds dans les rafales. « Ça va être velu ! » annonce Benoît Marie, grand prétendant à la victoire. Petit point météo pour comprendre à quelle sauce nos 89* ministes vont être mangés.

 

Une sauce aigre-douce jusqu’en milieu de nuit, puis pimentée, façon harissa dès dimanche midi et jusqu’à l’arrivée ! Voilà donc le programme. En clair, une zone dépressionnaire remontant de l’Espagne donne une situation peu ventée et orageuse au moment du départ jusqu’en soirée. Puis, au fil des heures le vent de sud, prendra de la droite, pour rentrer franchement fort au nord-est (anticylone positionné au nord de l’Irlande). Le front froid (vent et pluie) devrait passer sur la tête de flotte dimanche à 14h, laquelle sera proche de la marque Up2Play (Nouch Sud devant Les Sables d’Olonne). Les conditions seront alors beaucoup plus musclées et humides ! Place à une course hyper intense, très rythmée par beaucoup de changements de voiles, et usante en termes de veille.

 

 

Yves LE BLEVEC, FAIRLY (1100 – Série)

« Ça va être top ! On va avoir beaucoup de jeu dans le petit temps avec du côtier dans la baie de Quiberon jusqu’à l’île de Groix. Après, ce sera de la ligne droite avec du vent. Je vais essayer de ne pas me faire mal, arriver à tenir la distance et tenter de dormir pour rester frais. Il faudra être attentif car 90 bateaux, ce n’est pas rien. Et puis, le niveau a énormément évolué, il est de plus en plus haut d’année en année. Le niveau sportif du premier tiers est incomparable. Dans les années 2020, il suffisait de naviguer correctement, d’avoir les bonnes voiles, de ne pas faire de boulette, d’avoir une bonne vitesse moyenne, et tu étais dans le premier paquet. Aujourd’hui, si tu fais ça, tu te retrouves au milieu de peloton, voire en queue ! Je ne me fais pas d‘illusion, je vais prendre du plaisir. Je sais qu’il y a de grands énervés ! »

 

Benoît MARIE, NICOMATIC-PETIT BATEAU (1067-Proto)

« Ce sera intéressant, il y aura du match tactiquement. Il va y avoir des passages de front, de molle, des bascules à gauche, des bascules à droite. On ne pourra pas vraiment se reposer, ça va être intense. Le vent devrait monter à plus de 25 nœuds dimanche, avec des rafales à 30, même 38, ça va être velu ! En plus, il y a une molle au milieu du vent très fort, donc nous allons beaucoup manœuvrer. La flotte devrait se compresser au niveau Belle-Île à l’aller, il y aura un regroupement de la flotte, comme un nouveau départ ! Côté météo, je pense qu’il Il faut s’attendre à ce que la réalité soit très différente des fichiers. Ce sera une course très intéressante, on ne va pas chômer ! »

 

Alexandre DEMANGE, DMG MORI SAILING ACADEMY 2 (1048-Proto)

« C’est route pêche ! En gros, ça veut dire qu’il n’y a pas vraiment de stratégie. On va monter jusqu’à Quiberon en tirant des bords, ensuite c’est du tout droit, au travers dans du vent fort jusqu’à l’arrivée. La mer sera plate, ce qui est cool pour se reposer, mais moins cool quand on n’a pas un bateau à foils. Mais elle est trop bien cette course, j’ai vraiment hâte que le départ soit donné, je me sens super bien ! »

 

Matéo LAVAUZELLE, BRETS (1044-Proto)

« J’ai tout imaginé dans ma tête et je suis sûr que ça va très bien se passer. Le début de course risque d’être difficile car il y a peu de vent donc les foils risquent de me ralentir. Mais petit à petit, les conditions vont forcir, on va pouvoir adapter les réglages, sortir les foils. Donc j’imagine assez bien un scénario où je suis derrière au début et, petit à petit, je double les bateaux devant moi. C’est assez satisfaisant comme sensation.

Mon bateau est très jeune donc on a encore des petites erreurs de jeunesse à régler, je ne m’attends pas à un résultat incroyable, mais si je peux faire des belles petites pointes de vitesse de temps en temps, ce serait chouette. Je vais me concentrer aussi sur la gestion du sommeil que je ne connais pas trop en solo, ce sera un bel exercice. »

 

Sophie DELANOY, MOANA ITI (917-Série)

« Ce parcours va être intéressant car on va rencontrer un peu toutes les conditions. La remontée de l’île d’Yeu va être un peu ‘chaud patate’, ça va être marrant. De toutes façons, on est là pour s’entraîner et se préparer pour la Mini Transat donc ça va être formateur.

De mon côté, je suis qualifiée pour la Mini Transat parce que j’ai terminé la Plastimo Lorient Mini donc je suis vraiment ici pour refaire du large en solo et en course, m’entraîner un maximum. »

 

*Anne-Justine Dion (893-Série) non partante