Ce mercredi 10 avril à 11h30 se tenait la présentation officielle de la Route des Terre-Neuvas au Musée National de la Marine, place du Trocadéro à Paris. Un rendez-vous qui sonne comme le compte à rebours avant le top départ prévu le samedi 17 août de Saint-Pierre et Miquelon, cap sur la baie de Saint-Brieuc !

En présence des 10 équipages, des organisateurs, des institutionnels et des journalistes, la première édition de la Route des Terre-Neuvas a été officiellement lancée au sein du monument le plus emblématique de l’histoire maritime. Une histoire à laquelle cette nouvelle transat se montre particulièrement attachée puisqu’elle retrace celle des marins-pêcheurs sur les bancs de Terre-Neuve.

Conférence de presse de la Route des Terre Neuvas au Musée de la Marine – © Alexis Courcoux

Inscrite aux Ocean Fifty Series, championnat 2024 de la classe Ocean Fifty, la Route des Terre-Neuvas est la nouvelle course au large dédiée exclusivement aux trimarans de 50 pieds. Une transat de 2 120 milles à destination de la Baie de Saint-Brieuc, dont le départ sera donné de Saint-Pierre et Miquelon le 17 août prochain.

Cette compétition de haute voltige à travers l’Atlantique Nord, aux allures de grand sprint, verra 10 équipages, soit l’intégralité de la Classe Ocean Fifty, se confronter jusqu’à la ligne d’arrivée devant Saint-Quay-Portrieux. A bord de chacun des trimarans de 15,24 mètres, trois navigateurs/navigatrices et un/e médiaman/woman tenteront de relever ce défi sportif à nul autre pareil et partageront une aventure humaine unique. Unique par l’histoire qu’elle fait revivre : la Route des Terre-Neuvas 2024 suit le sillage d’un patrimoine maritime qui unit l’archipel français au sud de Terre-Neuve avec les Côtes d’Armor.

Du sport, du grand spectacle et des aventures humaines partagées

Une navigation d’Ouest en Est de plus de 2 000 milles, soit environ 6 jours de course à un rythme effréné et sans routage (les marins ne seront pas aidés par un routeur à terre, comme ils le sont sur des transats en solitaire), le parcours en Atlantique Nord, dominé par les vents d’ouest, sera certes rapide, mais bardé de pièges.

Les marins devront appréhender le passage d’éventuelles fortes dépressions circulant au nord de l’anticyclone des Açores, doser le curseur entre la vitesse, la préservation du bateau et de l’équipage, puis rester ultra concentrés en approche de la pointe Bretagne pour parer les violents courants liés aux grandes marées.

Machines de course spectaculaires, exigeant une concentration de tous les instants par leur caractère volage et véloce, les Ocean Fifty en parallèle de la compétition, profiteront de cette transat pour ramener des images rares, inédites, chargées d’embruns, d’adrénaline et de découvertes.

Un plateau exceptionnel à la hauteur de l’enjeu

Luke BERRY – LE RIRE MÉDECIN-LAMOTTE
Laurent BOURGUÈS – MON BONNET ROSE
Fabrice CAHIERC – REALITES
Francesca CLAPCICH – UPWIND BY MERCONCEPT
Baptiste HULLIN – VIABILIS OCEANS
Erwan LE ROUX – KOESIO
Matthieu PERRAUT – INTER INVEST
Christopher PRATT – WIND OF TRUST-FONDATION POUR L’ENFANCE
Sébastien ROGUES – PRIMONIAL
Thibaut VAUCHEL-CAMUS – SOLIDAIRES EN PELOTON

A noter
– Sur la Route des Terre-Neuvas, les skippers ont souhaité privilégier l’autonomie, dans un souci de réduction de leur empreinte carbone : équipe réduite envoyée à Saint-Pierre et Miquelon et en cas de réparation, ils feront appel aux chantiers navals locaux. Dans le même esprit, les équipes du bord ne changent pas entre le convoyage et la transat en course.
– Saint-Pierrais et Miquelonnais attendent avec impatience les navigateurs et navigatrices auxquelles ils offriront leur hospitalité légendaire pour quelques nuits, le temps de partager ensemble leur amour pour l’océan…. Car, chose inédite, les skippers et leur team pourront être hébergés chez l’habitant durant toute la semaine d’avant départ !

Ils ont dit

Christine Metois-Le Bras, Vice-Présidente Saint-Brieuc Armor Agglomération

« Les équipes de Saint-Brieuc Armor Agglomération ont été spontanément séduites par cette belle aventure humaine et sportive qui s’inscrit dans une histoire que nous partageons avec Saint-Pierre et Miquelon, celle des terre-neuvas, ces pêcheurs de l’extrême qui partaient de nos côtes bretonnes pour rejoindre les eaux riches de l’archipel. Et, d’autant plus, que nous allons écrire cette histoire avec les Ocean Fifty, une classe que nous avons l’habitude d’accueillir, depuis de nombreuses années, dans la baie de Saint-Brieuc pour le Trophée des multicoques.
Il y a donc beaucoup d’émotions dans cette course au large, tant par son récit que par les collaborations que nous avons pu développer ces dernières années avec le monde de la voile, et les Ocean Fifty en particulier. C’est pourquoi, nous célébrerons cette arrivée des géants des mers du 22 au 25 août avec un public nombreux, à l’occasion d’un village, à Saint-Quay Portrieux, qui sera animé tant sur le plan nautique que culturel, un village à notre image, animé, populaire, avec des temps forts partagés… dans la droite ligne de notre ambition nautique ! »

 

Philippe Paturel, Président ROUTE Saint-Pierre et Miquelon

« Niché à 25 kilomètres au sud de l’île de Terre-Neuve, à l’entrée du golfe du Saint Laurent, Saint-Pierre et Miquelon est un archipel français au charme bien singulier. 6000 habitants installés sur deux îles principales, Saint-Pierre et Miquelon-Langlade, découvriront la flotte des Ocean Fifty en août prochain. Marins, journalistes et organisateurs fouleront, pour la plupart pour la première fois, le sol de ce petit territoire de France au large du Canada, tout proche dans cet océan nord-Atlantique. Dépaysement assuré !
Bien singulière est l’aventure de ces Français qui sont venus du Pays Basque, de Bretagne, de Normandie et d’Acadie pour s’y installer. Depuis Jacques Cartier au 16ème siècle, les luttes n’auront de cesse dans cette région de l’Atlantique. Saint-Pierre et Miquelon deviendra définitivement française en 1816. La Grande Pêche, les flottes de goélettes des Terre-Neuvas qui emplissaient le port, la Prohibition et ses bandits célèbres, font partie de l’histoire insolite de Saint-Pierre et Miquelon et lui confèrent une personnalité forte, bien à elle et très attachée à sa culture française. Saint-Pierre et Miquelon est un paradis de biodiversité. Tel un nid sur l’océan, l’archipel recense des dizaines d’espèces d’oiseaux rares.
Nous accueillerons avec beaucoup d’attention les voiliers quasi-volants que sont les Ocean Fifty aux multiples équipages, tous amoureux de la nature, d’embruns et de panoramas puissants. Soyez les bienvenus ! »

 

Thibaut Vauchel-Camus, Président de la Classe Ocean Fifty

« C’est enfin la grande course océanique réservée aux Ocean Fifty qu’on attendait, avec l’idée de mettre en valeur des territoires. Saint-Pierre et Miquelon est un endroit que l’on connait très peu. On croise juste l’archipel lorsque nous participons à la Québec-Saint-Malo, ou très au large sur la Transat anglaise. C’est un territoire qui mérite d’être connu, il y a une vraie attente évènementielle et nautique là-bas et je suis convaincu que nous allons vivre une expérience unique. Nos bateaux, nos projets, nos courses sont aussi là pour rappeler l’histoire. La Route des Terre-Neuvas est une route historique et c’est un point très important pour nous, coureurs au large. Nous sommes parfois vus comme des héros, mais à côté de ces marins-pêcheurs qui partaient plusieurs mois dans des conditions très dures, nous sommes des petits joueurs ! À travers cette compétition, c’est un hommage et une reconnaissance au monde de la mer que nous souhaitons rendre. J’espère que nous allons faire découvrir la magie de nos multicoques, de deux territoires exceptionnels et enrichir nos connaissances des gens de mer ».

Mathieu Sarrot et Emmanuel Bachellerie, fondateurs d’Ultim Sailing

« Quand nous dessinions les projets que nous avions très envie de porter, cette transatlantique, en particulier, nous tenait à cœur ; relier deux territoires français séparés par un océan ou proposer, exclusivement, sa première course transatlantique à la Classe Ocean Fifty étaient en haut de la pile. Si nous pouvions, en plus, célébrer quelques icônes du littoral breton qu’étaient ces pêcheurs bien particuliers qui partaient sur les bancs de Terre-Neuve, nous pouvions alors imaginer proposer quelque chose d’assez ficelé. Les collectivités de la baie de St Brieuc et de St Pierre ont très vite répondu présentes, tout comme la Classe. C’est assez satisfaisant de constater que, 18 mois plus tard, c’est lancé ».