24H Ultim : Banque Populaire XI l'emporte

Au terme d’une bataille de tous les instants, Banque Populaire XI termine grand vainqueur du parcours offshore des 24H Ultim. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse n’ont cependant pas dû ménager leur peine pour ne pas laisser s’échapper les honneurs de la ligne d’arrivée, à 9h 13 minutes et 32 secondes ce dimanche matin, après 21 heures 13 minutes et 32 secondes de course. 

Il s’en est fallu de peu pour se permettre de voler la politesse aux duos formés par leurs coriaces concurrents, offensifs et incisifs de bout en bout sur les 340 milles d’un parcours construit pour offrir toutes les allures. Les chiffres à l’arrivée, dans la belle lumière de ce petit matin aux abords de l’île de Groix, illustrent l’intensité de cette régate sur les eaux du nord du golfe de Gascogne. Pour preuve, les trois petites minutes et 20 secondes qui séparent à l’arrivée, Banque Populaire XI du Maxi Edmond de Rothschild, deuxième. Il en est de même des 11 minutes et 31 secondes d’avance le départageant de SVR-Lazartigue, qui complète le podium. 

Une régate au sommet de l’art

Les écarts infimes mesurés ce dimanche au petit jour témoignent de l’âpreté de la régate livrée par les tandems de marins, qui se sont chamaillés de bout en bout, à coups de manœuvres et de réglages de haute précision. Après s’être élancés en ligne et au contact samedi midi, le passage des trois marques, chacune saluée en premier par l’un de ces trois protagonistes, témoigne encore de la teneur de cette régate disputée au meilleur niveau de performance par ce trio d’Ultim, au sommet de l’art.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Actual Ultim 3, qui s’est fait le premier piéger dans les tout petits airs arrivant par l’ouest, peine à doubler la marque virtuelle Morbihan dans le sud-est du parcours. Au regard de la panne de vent qui risque de s’installer toute la journée sur le plan d’eau, difficile d’envisager une heure d’arrivée. Dans ces conditions, la progression d’Anthony Marchand et Thierry Chabagny dépend désormais des risées salvatrices qu’ils parviendront à attraper pour en finir, à leur tour, ce parcours des 24H Ultim.

Les réactions au ponton :

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire XI) :
« Cela a été intense du début à la fin. On savait, au vu des conditions, qu’il y aurait beaucoup de manœuvres et pas mal de changements de voiles. Et puis très vite on s’est retrouvés les trois bateaux au contact ; et cela a duré jusqu’au bout. Un coup, c’est l’un ; un coup, c’est l’autre. Gitana a dû passer la première marque en tête, après c’est SVR, et à nous la dernière. C’était la bonne, puisqu’après on a su garder l’avantage. Jusqu’au bout ils sont revenus. Il ne fallait pas lâcher, chaque manœuvre comptait beaucoup. C’est une grande satisfaction pour l’équipe, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas gagné une course. C’est de bon augure pour la suite de la saison. Gagner ici à Lorient ces 24 H Ultim, cela a une saveur particulière. Avec Sébastien, c’est notre première victoire ensemble, j’espère que cela va en appeler d’autres. On s’est bien amusés. On s’est donné bien comme il faut, à fond, même si on a un peu des courbatures. Le bateau est super, on a bien progressé, c’est top !  On s’est retrouvé souvent bord à bord, parfois à une dizaine de mètres. On a beaucoup barré, on a fait beaucoup de manœuvres. Cela se méritait, on est content. Il fallait être dessus jusqu’au bout. On savait que le vent allait mollir. Heureusement, il a tenu un peu, même si cela pouvait revenir derrière. Cela a même été compliqué de passer la ligne sous gennaker un peu serré. Si je dois garder une image de ce parcours, c’est peut-être celle des deux premières heures de course, sous gennaker à 35 nœuds de moyenne avec les deux autres bateaux, Actual pas très loin. Cela volait et c’est ce qui fait rêver à bord de ces bateaux-là ! C’était magique ! » 

Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild)  : 

« On était toujours proches les uns des autres, ça a beaucoup tourné. Il y avait des angles et des bords différents à chaque section de parcours et tout le monde avait des petits plus et des petits moins. Et surtout, la météo était très compliquée. C’était une belle bagarre. Je pense qu’on n’a jamais fait un match aussi serré en Ultim, donc tant mieux. Bravo à Armel et Sébastien qui ont très bien navigué, ils méritent leur victoire. Ça va être de plus en plus dur de gagner. De notre côté on a bien progressé dans certains domaines, on est contents. On a passé la première marque en tête, on est revenus sur la fin également.  Lors du dernier croisement avec Banque Populaire, on est passé juste derrière eux. On a essayé de faire un petit écart pour les doubler mais il avait parfaitement géré son point d’empannage donc il est resté devant. »

François Gabart (SVR-Lazartigue) :

« On a eu une jolie bulle cette nuit donc pas beaucoup de vent, on a mis du temps à avancer au près. On savait qu’il n’y avait pas beaucoup de vent dans l’ouest, je crois qu’Actual s’est fait un peu manger par la bulle. Les routages et les fichiers météo étaient incertains pour les timings d’arrivée, cela se jouait à pas grand-chose. On savait qu’il fallait aller plutôt vite et ce n’était pas si simple, parce qu’on était au près dans le petit temps. Au final, on a eu du vent et même un peu plus sur la fin. Le long de Belle-Ile, le lever de soleil, avec peu d’air à la surface de l’eau et les bateaux volant à plus de 30 nœuds, c’était assez incroyable.

C’était un bon entraînement en vue de la Transat Jacques Vabre. Il faudra que l’on soit plus rapides au près dans le petit temps, car on avait clairement un déficit. En revanche, en termes de manœuvres et de gestion du parcours, on a fait une belle course, c’est plutôt de bon augure. On a mis le bateau à l’eau il y a seulement 10 jours, on est en train de reprendre nos repères, ça tourne bien, ça marche, c’est rassurant. »

Au terme d’une bataille de tous les instants, Banque Populaire XI termine grand vainqueur du parcours offshore des 24H Ultim. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse n’ont cependant pas dû ménager leur peine pour ne pas laisser s’échapper les honneurs de la ligne d’arrivée, à 9h 13 minutes et 32 secondes ce dimanche matin, après 21 heures 13 minutes et 32 secondes de course. 

Il s’en est fallu de peu pour se permettre de voler la politesse aux duos formés par leurs coriaces concurrents, offensifs et incisifs de bout en bout sur les 340 milles d’un parcours construit pour offrir toutes les allures. Les chiffres à l’arrivée, dans la belle lumière de ce petit matin aux abords de l’île de Groix, illustrent l’intensité de cette régate sur les eaux du nord du golfe de Gascogne. Pour preuve, les trois petites minutes et 20 secondes qui séparent à l’arrivée, Banque Populaire XI du Maxi Edmond de Rothschild, deuxième. Il en est de même des 11 minutes et 31 secondes d’avance le départageant de SVR-Lazartigue, qui complète le podium. 

Une régate au sommet de l’art

Les écarts infimes mesurés ce dimanche au petit jour témoignent de l’âpreté de la régate livrée par les tandems de marins, qui se sont chamaillés de bout en bout, à coups de manœuvres et de réglages de haute précision. Après s’être élancés en ligne et au contact samedi midi, le passage des trois marques, chacune saluée en premier par l’un de ces trois protagonistes, témoigne encore de la teneur de cette régate disputée au meilleur niveau de performance par ce trio d’Ultim, au sommet de l’art.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Actual Ultim 3, qui s’est fait le premier piéger dans les tout petits airs arrivant par l’ouest, peine à doubler la marque virtuelle Morbihan dans le sud-est du parcours. Au regard de la panne de vent qui risque de s’installer toute la journée sur le plan d’eau, difficile d’envisager une heure d’arrivée. Dans ces conditions, la progression d’Anthony Marchand et Thierry Chabagny dépend désormais des risées salvatrices qu’ils parviendront à attraper pour en finir, à leur tour, ce parcours des 24H Ultim.

Les réactions au ponton 

Armel Le Cléac’h (Banque Populaire XI) : « Cela a été intense du début à la fin. On savait, au vu des conditions, qu’il y aurait beaucoup de manœuvres et pas mal de changements de voiles. Et puis très vite on s’est retrouvés les trois bateaux au contact ; et cela a duré jusqu’au bout. Un coup, c’est l’un ; un coup, c’est l’autre. Gitana a dû passer la première marque en tête, après c’est SVR, et à nous la dernière. C’était la bonne, puisqu’après on a su garder l’avantage. Jusqu’au bout ils sont revenus. Il ne fallait pas lâcher, chaque manœuvre comptait beaucoup. C’est une grande satisfaction pour l’équipe, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas gagné une course. C’est de bon augure pour la suite de la saison. Gagner ici à Lorient ces 24 H Ultim, cela a une saveur particulière. Avec Sébastien, c’est notre première victoire ensemble, j’espère que cela va en appeler d’autres. On s’est bien amusés. On s’est donné bien comme il faut, à fond, même si on a un peu des courbatures. Le bateau est super, on a bien progressé, c’est top ! 

On s’est retrouvé souvent bord à bord, parfois à une dizaine de mètres. On a beaucoup barré, on a fait beaucoup de manœuvres. Cela se méritait, on est content. Il fallait être dessus jusqu’au bout. On savait que le vent allait mollir. Heureusement, il a tenu un peu, même si cela pouvait revenir derrière. Cela a même été compliqué de passer la ligne sous gennaker un peu serré. Si je dois garder une image de ce parcours, c’est peut-être celle des deux premières heures de course, sous gennaker à 35 nœuds de moyenne avec les deux autres bateaux, Actual pas très loin. Cela volait et c’est ce qui fait rêver à bord de ces bateaux-là ! C’était magique ! » 

Charles Cauderlier (Maxi Edmond de Rothschild)  : 

« On était toujours proches les uns des autres, ça a beaucoup tourné. Il y avait des angles et des bords différents à chaque section de parcours et tout le monde avait des petits plus et des petits moins. Et surtout, la météo était très compliquée. C’était une belle bagarre. Je pense qu’on n’a jamais fait un match aussi serré en Ultim, donc tant mieux. Bravo à Armel et Sébastien qui ont très bien navigué, ils méritent leur victoire. Ça va être de plus en plus dur de gagner. De notre côté on a bien progressé dans certains domaines, on est contents. On a passé la première marque en tête, on est revenus sur la fin également.  Lors du dernier croisement avec Banque Populaire, on est passé juste derrière eux. On a essayé de faire un petit écart pour les doubler mais il avait parfaitement géré son point d’empannage donc il est resté devant. »

François Gabart (SVR-Lazartigue) : « On a eu une jolie bulle cette nuit donc pas beaucoup de vent, on a mis du temps à avancer au près. On savait qu’il n’y avait pas beaucoup de vent dans l’ouest, je crois qu’Actual s’est fait un peu manger par la bulle. Les routages et les fichiers météo étaient incertains pour les timings d’arrivée, cela se jouait à pas grand-chose. On savait qu’il fallait aller plutôt vite et ce n’était pas si simple, parce qu’on était au près dans le petit temps. Au final, on a eu du vent et même un peu plus sur la fin. Le long de Belle-Ile, le lever de soleil, avec peu d’air à la surface de l’eau et les bateaux volant à plus de 30 nœuds, c’était assez incroyable.

C’était un bon entraînement en vue de la Transat Jacques Vabre. Il faudra que l’on soit plus rapides au près dans le petit temps, car on avait clairement un déficit. En revanche, en termes de manœuvres et de gestion du parcours, on a fait une belle course, c’est plutôt de bon augure. On a mis le bateau à l’eau il y a seulement 10 jours, on est en train de reprendre nos repères, ça tourne bien, ça marche, c’est rassurant. »

 

Temps de course

1 – Maxi Banque Populaire XI

Arrivée : 01/10/2023 à 09:13:32 FR

Temps de course : 21h 13min 32s

2 – Maxi Edmond de Rothschild

Arrivée : 01/10/2023 à 09:16:52 FR

Temps de course : 21h 16min 52s

Écart au premier : 03min 20s

Écart au précédent : 03min 20s

3 – SVR-Lazartigue

Arrivée : 01/10/2023 09:28:23 FR

Temps de course : 21h 28min 23s

Écart au premier : 14min 51s

Écart au précédent : 11min 31s

Métiers

Edit

Ultim Sailing a acquis, au printemps 2021, l’un des 7 Ultims que compte la planète. D’une longueur de 31 mètres de long, de 21 mètres de large et d’un mât de 35 mètres de haut, le trimaran est proposé à la location annuelle pour pouvoir participer aux grands événements nautiques tout en permettant à ses parties prenantes (collaborateurs, clients, partenaires, prospects) de vivre des expériences uniques.

Dans le prolongement de cette acquisition, Ultim Sailing propose aux marins, en recherche de sponsors et de partenaires, d’examiner toute problématique relative au montage d’un projet ; de la ClasseMini aux Ultim.

Edit

Les deux dirigeants d’Ultim Sailing ont, à eux deux, 33 années d’expérience dans le domaine de la course au large. Passionnés par ce sport et ses théâtres naturels, ils ont à cœur de passer de l’idée au projet.

Parce que les collectivités, les partenaires privés, les équipes et leurs sponsors ont, tous, des problématiques différentes et complexes à enchevêtrer…

Parce que les media ont une appétence pour le « live »…

Parce que le grand public rêve d’aventures…

Parce que nous aimons ces machines et les marins qui vont dessus.

Pour toutes ces raisons, il nous est apparu utile de proposer de partager nos réflexions et de les mettre en œuvre ; quand tel territoire veut faire savoir la protection de son littoral, son engagement dans le maritime, l’accompagnement de ses filières industrielles ou quand telle marque veut raconter des histoires alternatives qui emmènent la totalité de ses publics.

Qu’il s’agisse de « Brest Atlantiques » en 2019, le « Trophée BPGO » ou « Finistère Atlantique » cette année… chaque projet a eu ou aura sa singularité. C’est une promesse que nous nous faisons et partageons à nos interlocuteurs.

Edit

La course au large n’est pas un sport comme les autres.

Il est à ciel ouvert, à contrario d’une enceinte fermée. Il ne bénéficie pas de droits TV. Il est fait de ce bois singulier qu’ont celles et ceux qui partent en mer ; taiseux, durs au mal et amis de l’inconnu, de l’incertitude.

Que vous soyez collectivité ou marque commerciale, nous vous accompagnerons dans les questionnements et réponses à apporter aux interrogations qui seront les vôtres au moment de vous engager. Parce qu’une fois qu’on a goûté au sel de la course au large, difficile de s’en éloigner.

portrait Emmanuel Bachellerie

Emmanuel
Bachellerie

Que diriez-vous d’un homme qui place haut Victor Hugo, Raymond Aron et… Loïck Peyron ? Et qui, facteur aggravant, lit un roman ou un essai politique par semaine et, par-dessus le marché, poste trois commentaires argumentés sur les réseaux sociaux en lien avec l’actualité ? Allez, soyez franc(s) : feriez-vous confiance à un social-démocrate, européen, libéral et pire, sorti des écoles parisiennes ? Et qui, de fait, n’est ni Léonard, ni Trégorois, ni encore moins Bigouden. N’était-il tout simplement pas étrange de voir un Versaillais, alors âgé de 42 ans, prendre en 2014, la barre d’une classe naissante de trimarans géants, celle de la Classe Ultime, et la soutenir pendant sept ans, souvent face à des vents contraires ? Emmanuel Bachellerie, s’il est un homme de communication – selon la formule fourre-tout – parle moins qu’il n’écoute. Ce qu’on cherche dans une organisation, qu’elle soit sportive, humanitaire, politique, internationale, ce n’est pas une technicité – elle sera nécessairement au rendez-vous – ni des phrases toute faites ; non, ce qu’on cherche, c’est un homme qui sache parler aux hommes et aux femmes qui vont, soit modifier l’Histoire, ou alors plus modestement comme ici fabriquer des histoires. Mathieu Sarrot et Emmanuel Bachellerie ne sont précisément pas des hommes de mer, mais connaissent intimement celles et ceux qui vont sur l’eau. Ils ne navigueront pas. Ce n’est pas leur travail. En revanche, ils écrivent une nouvelle page pour que ceux qui savent naviguer à armes égales puissent le faire. Et nous, éventuellement voyager.

Jean-Louis Le Touzet, 22 avril 2022

photo portrait de Michel Sarrot

Mathieu
Sarrot

Organisateur de courses au large, Mathieu Sarrot compose des histoires de mer et de marins depuis le quai. Les portées qu’il dessine en clé de sol ont vocation à voir s’ébattre les notes des marins, à accueillir leurs cadences. En 25 ans de métier, le Parisien nourri au bon vent de Saint-Malo a déjà veillé sur la bonne tenue de plus de 45 courses au large. La vocation n’est pourtant pas aisée lorsque, aux départs et leur cortège d’angoisses, on préfère le verre partagé avec le dernier. En quatre Routes du Rhum, huit Solitaires du Figaro, autant de Transats AG2R La Mondiale et de Transat jacques Vabre, cinq Trophées BPE, trois Courses de l’Europe et une myriade de galops de figaristes, le compositeur a connu bien des bonheurs.

Pour se mettre en phase avec l’exercice de la navigation, Mathieu Sarrot a donné à sa trajectoire la géométrie d’un passage de front : du droit d’abord, puis un bord de recalage par une école de communication, pour parfaire sa définition de l’allure à donner à une course. Ses rencontres avec Pierre Bojic, Éric Tabarly, Gérard Petipas ou Jean Maurel ont nourri son désir perpétuel de laisser cours aux histoires vraies, à l’authentique. Le lien profond qu’il a développé depuis 1994 avec la communauté des gens qui naviguent le rend légitime dans sa volonté de dessiner ses courses avec les marins. Avec Ultim Sailing, la structure qu’il anime avec Emmanuel Bachellerie, Mathieu Sarrot met à l’épreuve sa conviction que les courses au large peuvent s’inscrire en conformité avec l’époque, en développant un modèle plus frugal, plus agile et, il l’espère, plus vertueux.

Frédéric Pelatan, 22 avril 2022